Le Miracle du Décapité

Author: Paul Grosjean S.J.

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p. 272.

Un jour, Diarmaid mac Cerrbéoil fut célébrer la fête de Tailtiu,
l’année qui suivit sa prise de possession de l’Irlande. Son
confesseur en ce temps-là était Cíarán, fils du charpentier. Il
fut, ce jour-là, en compagnie de Diarmaid à la fête, et comme ils
arrivaient aux réjouissances de la fête, ils virent une femme qui
venait à leur rencontre. Elle avait été à la recherche de son mari.
Elle l’accusait de faire la cour à une autre femme. Le mari niait
l’accusation proférée par sa femme à ce sujet; sur quoi elle déclara
qu’elle accepterait sa dénégation sous serment [exprimé en
ces termes]: ‘par la main de Ciaran’. Il prit sur-le-champ la
main du saint patron et la posa sur son cou, et jura par cette
main qu’il n’était pas coupable. Une tumeur d’ulcère crût sur son
cou à l’endroit où se trouvait la main de Cíarán, et sa tête tomba,
pendant la fête, en présence des hommes d’lrlande. La réputation
de Cíarán fut grandie par ce miracle. Il se rendit avec Cíarán à
Clonmacnois pour s’occuper de la guérison de son âme, pour
tout l’espace de temps que Dieu lui donnerait à vivre. Il fut
pendant sept ans en vie, sans tête, parmi les moines, après [la
mort de] Cíarán. Une fois, une femme le rencontra et il eut des
rapports avec elle. Elle conçut. Il mourut à l’heure même. Le
décapité fut enterré par les moines. C’est pour commémorer ce
miracle que fut écrit le récit qu’on vient de lire. Fin.


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